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 Le Hamas : Nous avons délivré notre réponse sur l'accord de cessez-le-feu

Israël va libérer des centaines de Palestiniens, mais veut éviter les « manifestations de joie »

Par la rédaction de The Cradle, le 17 janvier 2024

1 700 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes et 33 Israéliens détenus à Gaza seront libérés progressivement à partir de dimanche.

L'administration pénitentiaire d'Israël (IPS) a entamé le 17 janvier le processus de libération de plus de 1 700 prisonniers palestiniens dans le cadre du cessez-le-feu et de l'accord d'échange de prisonniers avec le Hamas qui doit entrer en vigueur dimanche 19 janvier.

Le Times of Israël  a rapporté que selon une copie divulguée de l'accord, les prisonniers palestiniens à libérer comprennent 700 combattants de la Résistance, dont 250 à 300 purgent des peines de prison à vie, 1 000 Palestiniens de Gaza enlevés par les forces israéliennes depuis le 8 octobre 2023, et 47 prisonniers détenus à nouveau dans le cadre de l'accord de 2011 avec Gilad Shalit.

L'IPS a déclaré dans un  communiqué qu'il se prépare à la libération de prisonniers en échange d'Israéliens détenus à Gaza, qui, selon le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu, pourrait commencer dimanche.

Le communiqué ajoute que l'IPS prend des mesures pour empêcher toute "démonstration publique de joie" lors de la libération des prisonniers palestiniens.

"Le responsable de l'administration pénitentiaire israélienne, Kobi Yakobi, a donné pour instruction que... pour éviter les manifestations publiques de joie à Ashkelon et dans d'autres régions d'Israël, l'escorte de la prison de Shikma ne sera pas assurée par des bus civils du [Comité international de la] Croix-Rouge",

indique le communiqué.

Parallèlement, les autorités israéliennes ont informé les familles des 33 prisonniers israéliens qui devraient être libérés dans le cadre de la première phase de l'accord.

Les personnes figurant sur la liste, qui seront libérées sur une période de 42 jours, sont des cas dits "humanitaires" : des femmes, des enfants, des personnes âgées et des invalides. Les autres prisonniers sont des soldats.

L'ordre de libération n'a "pas encore été communiqué". L'identité des personnes devant être libérées devrait être communiquée 24 heures avant chaque libération.

Le calendrier de libération prévoit le retour de trois prisonniers israéliens le premier jour du cessez-le-feu et de quatre autres le septième jour. Par la suite, trois captifs seront restitués chaque semaine pendant quatre semaines. Enfin, 14 prisonniers seront restitués lors de la sixième semaine de la phase 1.

Outre les 33 personnes figurant sur la liste, le Hamas détient 65 autres personnes, dont beaucoup ne sont plus en vie. Un grand nombre des 251 captifs capturés par le Hamas le 7 octobre 2023 ont été tués par les mêmes bombardements israéliens qui ont tué plus de 46 000 Palestiniens depuis le début de la guerre.

Ils doivent être rendus dans le cadre de la phase 2 de l'accord, s'il se concrétise. Cette seconde phase devrait déboucher sur un cessez-le-feu permanent à Gaza.

Toutefois, il n'est pas certain qu'Israël autorise la mise en œuvre d'une deuxième phase mettant fin à la guerre. Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, est opposé à l'accord, tandis que Daniel Levy, un ancien négociateur israélien, a  déclaré à Al-Jazeera que Netanyahu "veut une guerre perpétuelle" et qu'il est susceptible de poursuivre les provocations pour tenter de "faire capoter" le cessez-le-feu.

"Nous pouvons nous attendre à des efforts incessants pour inciter et provoquer un échec de cet accord. Nous allons voir, j'en suis convaincu, des choses horribles se produire en Cisjordanie et à Jérusalem-Est", ainsi que "des agressions contre l'UNRWA", a déclaré M. Levy. "C'est un moment très délicat".

Le Premier ministre qatari Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani et le président américain Joe Biden ont  annoncé la conclusion de l'accord le mercredi 15 janvier.

Le cabinet de sécurité d'Israël l'a approuvé vendredi. Le conseil des ministres élargi se réunira pour voter samedi, jour du sabbat juif, afin de donner son approbation finale.

L'accord en trois phases devrait entrer en vigueur dimanche, à une heure non précisée. Le Premier ministre qatari a déclaré que les termes de l'accord incluent

"des mécanismes de mise en œuvre de l'accord de cessez-le-feu et de toute violation qui pourrait survenir".

M. Al-Thani a déclaré que le Qatar est "aussi satisfait de l'accord que la population de Gaza" et a exprimé l'espoir qu'il soit pleinement mis en œuvre pour mettre fin à la crise humanitaire dans la bande de Gaza.

Il a souligné la contribution cruciale des derniers jours de négociations à la conclusion de l'accord et a insisté sur l'importance de la coopération des États-Unis pour garantir le cessez-le-feu.

En réponse à l'annonce du cessez-le-feu, Fulla Masri, 33 ans, résidente de Gaza, a déclaré au Guardian:

"Je suis triste parce que j'ai perdu mon mari, l'être humain qui m'était le plus précieux... Je l'ai perdu en novembre 2023, et avec lui, tout sentiment de joie a disparu.

"Mais je suis heureuse que cette guerre sanglante se termine, mes trois enfants et moi sommes encore en vie, et nous allons pouvoir rentrer dans le nord et retrouver parents et amis, ainsi que la famille de mon mari. Nous ne les avons pas revus depuis le début de la guerre, et je suis donc très heureuse que nous ayons pu échapper sains et saufs à cette guerre, et de les retrouver".

"Nous sommes très angoissés à l'idée que cet accord soit rejeté, que la guerre se poursuive, et que nos souffrances se poursuivent avec elle",

a déclaré au journal britannique Muhammad Abu Kmail, 35 ans, consultant en marketing numérique, originaire du nord de Gaza.

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mais veut éviter les « manifestations de joie »